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Cultures et Histoires de Mode / Fashion Cultures and Histories

10 mars 2017

Le séminaire « Histoire & Mode » est animé par Sophie Kurkdjian et Renate Stauss

Il se tient chaque mois à l’IHTP et est ouvert aux chercheurs, étudiants et professionnels de la mode. Pour nous contacter : skurkdjian[@]aup.edu

 

Présentation de l’édition 2022-2023

Déconstruire l’histoire de la mode parisienne: vers un récit déhiérarchisé.

 

  • Encourager, soutenir, mettre en valeur et diffuser les travaux de recherche sur/de/par/à travers la mode.
  • Connecter les cultures académiques et les cultures de recherche appliquée – personnes, travaux & institutions.
  • Faciliter les collaborations et les échanges interdisciplinaires et internationaux en matière de méthodologies, de ressources et de résultats de la recherche.
  • Transformer, décentrer et déhiérarchiser les cultures et les récits de recherche sur/de/par/à travers la mode.
  • Renforcer la visibilité des études sur/de/par/à travers la mode.

 

L’histoire de la mode écrite jusqu’à aujourd’hui est principalement une histoire de la haute couture, de la créativité et du « génie » de quelques individus, de produits exclusifs et extraordinaires, de photographies publiées sur papier glacé et de la figure, devenue mythe, de La Parisienne. La mode a été largement promue par les médias, la publicité et le tourisme comme un élément essentiel de la modernité occidentale, trouvant ses racines dans la capitale française. Les discours promotionnels et culturels développés autour de Paris « capitale mondiale de la mode » – aussi séduisants et économiquement attrayants qu’ils aient pu être et soient encore – ont eu des retombées culturelles, économiques, culturelles et politiques importantes sur les autres pays et sociétés qui n’ont pas été suffisamment analysées et qui bénéficieraient d’études critiques transdisciplinaires.

S’appuyant sur les travaux fondateurs des chercheurs nous ayant précédés, e séminaire vise à déconstruire les récits dominants autour de la « mode parisienne », à contribuer à la réécriture d’histoires de mode déhiérarchisées et décentralisées.

 

 

Le séminaire propose de réorienter les recherches vers :

  • Des personnes et des lieux méconnus : Le séminaire vise à saisir la diversité des espaces sociaux de la mode en s’intéressant aux travailleurs de l’industrie de l’habillement qui sont encore des acteurs de l’ombre – couturières, tailleurs, ouvriers et ouvrières, souvent immigrés, vendeurs, confectionneurs, (Re)placer l’individu au centre de la production de la mode nous permet de repenser les conditions de son développement et d’apprécier à sa juste valeur le rôle, les compétences, l’expertise, l’expérience et la créativité des individus qui fabriquent nos vêtements. Plus loin, cette approche permet de réévaluer le coût de nos vêtements ainsi que la valeur que l’on leur accorde.

 

  • Des objets, matérialités et processus ignorés : Le séminaire entend aborder la mode, non pas seulement comme un outil pour étudier quelque chose d’autre, mais comme un objet à part entière, à étudier en lui-même. La mode n’est pas seulement la représentations d’une idée ou d’un statut social ; elle relève aussi et avant tout de la matière impliquant le toucher, la vue et l’odorat. La question matérielle est essentielle. En effet, la mode est souvent présentée comme un produit fini et parfait, déconnectée de son contexte de fabrication, dépourvue de traces humaines ou matérielles. Pourtant, sa fabrication implique des processus de production, des usages matériels et techniques complexes dont les impacts environnementaux doivent être inclus dans l’écriture d’un récit déhiérarchisé. De plus, l’étude de la mode parisienne gagnerait à s’éloigner des objets luxueux et exclusifs de la couture pour aller aussi explorer les vêtements du quotidien.

 

  • Flux et échanges mondiaux négligés : Décrite comme le pôle d’attraction des circulations commerciales et économiques mondiales, la « mode parisienne », exportée comme modèle, a souvent été décrite comme un produit purement français faisant la renommée du pays. Les études n’ont pas suffisamment montré que nombres de tissus, de motifs, de techniques et de styles provenaient d’autres pays et ont largement contribué à la notoriété de la mode parisienne. En effet, la mode a été trop longtemps construite comme une création exclusive et emblématique de Paris sans que l’on interroge de quoi ce « parisianisme » était fait. Cette série de séminaires interroge les origines et les motivations de ce parisianisme, pour reconsidérer la géopolitique de la « mode française » et proposer une nouvelle géographie spatiale de la mode.

 

  • Savoirs et méthodologies oubliés : Le séminaire vise à analyser différents discours et documents portant sur la nature de la mode parisienne, ses espaces de création, de diffusion et de commercialisation. Il mobilise divers méthodes de recherche et prismes d’analyse pour proposer une nouvelle écriture de l’histoire de la mode. L’enjeu est à la fois matériel car il permet d’appréhender des archives laissées de côté et surtout intellectuel car il permet de reconsidérer la nature, le champ et l’usage des données et archives de la

 

La présentation complète, en version française et anglaise, est disponible en cliquant sur le bouton « Présentation 2022-2023 » ci-dessous.

 

12 octobre 2023 | 18h30

Made Against. Repenser la dimension politique du vêtement

University Room: Omid & Gisel Kordestani Rooftop Conference Center (Q-801)

6, rue du Colonel Combes, 75007 Paris

De la Révolution française aux manifestations de Gilets jaunes en passant par le dress code des hommes politiques et l’activisme du designer Sky Cubacub, le vêtement a toujours eu et continue d’avoir un fort pouvoir idéologique et communicationnel.

  • Maxime Boidy, Maître de conférences, Université Gustave Eiffel, « Des textures du gilet jaune (et de quelques autres politiques vestimentaires) »
  • François Hourmant, Maître de conférences, université d’Angers, « Dress code et police des apparences à l’Assemblée Nationale »
  • Erwan Sommerer, Maître de conférences, Science politique, Université d’Angers,“Sky Cubacub ou le manifeste de la visibilité radicale et la place du vêtement dans la théorie queer/crip”.

8 juin 2023 | 18h30

« Made for. Réévaluer la place de la mode dans la vie de tous les jours » /  « Made for. Reassessing Fashion in Everyday Lives« 

 

  • Ariane Fennetaux, MCF, Université de Paris, Les poches du quotidien (auteure de The Pocket A Hidden History of Women’s Lives, 1660–1900)
  • Valérie Albac, Doctorante, Université de Franche-Comté, Le port du deuil : rite mémoriel, social et très matériel (auteure de « Plafond gris-bleu clair ; six mois de deuil ». Le deuil, une étiquette sans affect ? », Sensibilités, 2020/2 (N° 8))

Cette séance, qui s’inscrit dans notre thématique annuelle Déconstruire l’histoire de la mode parisienne: vers un récit déhiérarchisé, vise à réévaluer la place et le rôle de la mode parmi les classes populaires à travers le cas des poches et de la tenue de deuil. Comment s’habille-t-on pour la vie de tous les jours? pour travailler? Comment suit-on la mode sans pouvoir s’offrir des vêtements sur mesure? Telles sont les questions que nous aimerions aborder ensemble.

 

inscription sur ce lien.

4 avril 2023 | 18h30

« Made With. Flux culturels et matériels entre appréciation et appropriation culturelles »

 

American University of Paris, 6 rue du Colonel Combes 75007 Paris
Salle: Q801

 

INTERVENANTS:

Magali An Berthon, « Key moments in silk politics, production and heritage in 20th century Cambodia »

 

Khémaïs Ben Lakdhar, « Appropriation Culturelle. Historiographie et mise en perspective »

 

Severine eXPERTON-DARD, « Influences et inspirations, de quelques étoffes à la mode»

 

1er décembre 2022 | 18h30

« Made By. Repenser la notion de travail et le rôle de l’immigration dans la mode/ Made By. Rethinking Labour and Immigration in Fashion

•       Ya Han Chuang, Post-doctorante, Sciences Po CERI

•       Nancy Green, Directrice d’études, EHESS,

•       Fanny Gallot, MCF, UPEC

6 octobre 2022 | 18h30

Made From. Repenser les circulations matérielles mondiales dans la mode/ Made From. Reconsidering material global flows in Fashion.

 

  • « Exotiques? Objets et tissus entre les mondes », Noémie Étienne, historienne de l’art et professeure à l’Université de Berne.
  • “A small reveal of or the “coulisses” of french fashion and of the origins of materials”, Juraj Straka, Art director, Textile Studio JS.
  • “A propos de l’alpaga et de la vigogne : le patrimoine textile du Pérou”, Belen Le Foyer de Costil, Chef de projet, For Weavers

16 juin 2022 | 18h

Le 16 juin 2022, le séminaire Cultures et Histoires de Mode explore la notion du « Made In France » à travers la question des techniques et savoir-faire. De quoi est faite la mode que l’on appelle « la mode parisienne » ? Est-elle uniquement le résultat de savoir-faire français ? L’œuvre d’ouvriers et d’ouvrières françaises ?

A travers le cas de la broderie indienne utilisée par de nombreuses marques de luxe parisiennes et à travers celui de la délocalisation de la production française au Portugal, le séminaire entend montrer que le « Made In France » tire en fait sa richesse de ses racines internationales, puisant dans les savoir-faire étrangers et les structures industrielles européennes. La discussion s’appuiera ensuite sur un exemple précis – celui de la marque Armine Ohanyan – pour tenter de comprendre les enjeux entourant la création d’une marque « Made In France » aujourd’hui.

 

21 AVRIL 2022 | 18h | En ligne

Déconstruire l’histoire de la mode parisienne: vers un récit déhiérarchisé. Introduction.

  • Agnès Rocamora,University of the Arts London
  • Victoria Rovine, University of North Carolina
  • Adama N’Diaye, Adama Paris
  • Marie-Charlotte Calafat, Mucem
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La mode à l'épreuve de la propriété intellectuelle