Retour Programmes de recherche
Chronos

Parcours d’historien.ne.s : lieux, pratiques, écritures

11 mars 2021

Comment, ici et ailleurs, les passés s’écrivent au présent. L’histoire n’appartient pas qu’aux historiens, mais aux producteurs d’histoire qui comptent certes des historiens, mais aussi des artistes, des romanciers, des cinéastes. Notre recherche entend interroger la catégorie du présent à partir de l’idée que le présent ne se limite pas à l’instant. Originellement d’ailleurs, la chaire qu’a occupée Pierre Nora à l’EHESS à partir de 1978 et à partir de laquelle il a déployé les sept volumes des Lieux de mémoire était intitulée : « L’histoire du présent », et de la même façon existe depuis 1978 un Institut d’histoire du temps présent. Or, celui-ci montre bien que ce présent a une épaisseur qui ne se limite pas à l’histoire contemporaine. Des faits très anciens peuvent en effet prendre dans l’après-coup une actualité pressante, ce qui fait ressortir l’hétérochronie de la temporalité, trop longtemps envisagée selon un ordre successif, linéaire et prétendument causal, ce que d’aucuns appellent « l’enfer de la consécution ». Dans l’esprit de Marc Bloch et Lucien Febvre pour qui passé et présent s’éclairent l’un l’autre, l’histoire n’est en effet pas la science du passé, mais la science du passé au présent, comme Henri-Irénée Marrou l’avait déjà bien souligné dès les années 1950. Ce présent historique revêt donc une épaisseur temporelle qui suscite une opacité à scruter. Le temps présent est donc à interroger comme un entre-deux, un travail du passé lové dans le présent. Ce temps présent ne serait donc pas une période supplémentaire, mais un nouveau regard, une nouvelle conception de l’opération historiographique. C’est ce nouveau regard que ce projet entend regarder de face. Notre interrogation sur le jeu des temporalités ne se limite pas aux historiens de métier, mais interroge les pratiques du temps chez les artistes, écrivains, cinéastes…

Responsables du projet

François DOSSE
Institut d’histoire du temps présent (IHTP) – UMR 8244

Caroline GALLAND
Université Paris Nanterre – Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes (MéMo)

Patrick GARCIA
Institut d’histoire du temps présent (IHTP) – UMR 8244

Frédérique LANGUE
Institut d’histoire du temps présent (IHTP) – UMR 8244

Bertrand MÜLLER
CNRS – Centre Maurice Halbwachs

Informations complémentaires

Partenaires au sein du labex : CNRS, Institut d’histoire du temps présent, Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes (MéMo)

Autres partenaires associés : Centre Maurice Halbwachs, Laboratoire AGORA – EA 7392, Université de Cergy-Pontoise

programme du séminaire

à l’ENS : 48 boulevard Jourdan 75014, de 14h à 17h. Salle R1-8

– 22 janvier 2021 : François Dosse et François Hartog : Le temps à l’épreuve de la Covid 19.

– 5 mars 2021 : Antoine de Baecque : Les temps de Jean-Luc Godard.

– 9 avril 2021 : Frédéric Keck : L’anticipation en anthropologie sociale.

– 17 septembre 2021 : Eugenia Allier Montano : 1968, le mouvement qui triomphera dans le futur

– 5 novembre 2021 : Christian Ruby : Le feuilleté des temps au point du sujet et au point d’écoute esthétiques.

– 12 novembre 2021 : Alexandre Gefen : Qu’est-ce que le rétro-futurisme ?

– 3 décembre 2021 : Jean-Claude Schmitt : Les rythmes du temps chrétien au moyen-âge.

– Vendredi 4 février : Bertrand Müller : « Les régimes documentaires ».

– Vendredi 18 mars : Quentin Deluermoz : « La Commune de Paris »

– Vendredi 20 mai : Jean-Marie Baldner : « Autour de quelques expériences temporelles dans la photographie contemporaine. »

– Vendredi 10 juin : Claude Didry : « Du temps de l’ouvrage à la durée du travail. »

 

10 juin 2022

 

avec Claude Didry :

 

Intervention : Du temps de l’ouvrage à la durée du travail.

 

Le travail mesuré par le temps, voire chronométré, qui correspond dans la pensée de Thompson au « timed labour » ne s’impose que tardivement dans le développement du capitalisme à l’égard d’une activité productive présentée originairement comme « task-oriented ». Faut-il en conclure à une absence du temps dans un premier capitalisme ? Le temps dans le travail se ramène-t-il ensuite à la réglementation de sa durée ensuite (48, 40 35h hebdo) ? Je propose d’envisager dans leur diversité les occurrences et les expériences du temps qui s’attachent aux activités productives entre les époques moderne et contemporaine.

Claude Didry : sociologue, directeur de recherche CNRS au centre Maurice Halbwachs. A publié en 2002 un premier ouvrage intitulé Naissance la convention collective. Débats juridiques et luttes sociales en France au début du XXe siècle, aux éditions de l’EHESS. Puis en 2005 avec Arnaud Mias, Le moment Delors. Les syndicats au cœur de l’Europe sociale ; en 2016, L’institution du travail. Droit et salariat dans l’histoire, éditions La Dispute.

 

Ci-joint le lien. Sinon, ceux qui peuvent venir, ce sera à l’ENS, au 48 boulevard Jourdan, au Centre M. Halbwachs, salle R1-8

 

Sujet : Les Expériences du temps, séance du 20 mai

Heure : 10 juin 2022 02:00 PM Paris

Participer à la réunion Zoom
https://univ-paris8.zoom.us/j/95662560422?pwd=d3EySlZGaThFbkpWT2o3SVFGUXBBUT09

ID de réunion : 956 6256 0422
Code secret : 205705

 

séance du 18 mars

Séance du 12 novembre

séance du 5 novembre

séance de septembre 2021

séance de mars 2021

séance d'avril 2021