Programmes de recherche
Recherche et formation contre le racisme et l’antisémitisme
13/03/2017 - par Christian Delage
Ce programme vise la recherche et la formation contre le racisme et l’antisémitisme. Il é été créé au lendemain des attentats de janvier 2015 par des enseignants-chercheurs de l’Université Paris 8. Il s’adosse à l’Institut d’Histoire du Temps présent, pivot autour duquel s’articulent les différents projets.
Le programme du séminaire
2019 – 2020, au Campus Condorcet, à Aubervilliers.
- Lundi 14 octobre de 16h à 19h30, « Racisme, antisémitisme colonialisme sous Vichy » : actualités de la recherche autour de Laurent Joly (EHESS-CRH) et Renaud Meltz (Université de Haute-Alsace), Campus Condorcet, centre de colloque, 3ème étage, salle 3.02
- Lundi 4 novembre de 16h à 19h, autour d’Omer Bartov (Brown University)
- Lundi 2 décembre de 16h à 19h30, séance « Antiracisme ‘moral’ versus antiracisme ‘politique’: lignes de fracture générationelles et idéologiques », avec :
– Ary Gordien (CNRS-LARCA) : L’universalisme communiste mis à l’épreuve par l’explicitation de la question raciale.
– Pauline Picot (URMIS) : les transformations de la cause antiraciste depuis 2005 : la génération post- et décoloniale en Ile-de-France
Campus Condorcet, centre de colloque, 3ème étage, salle 3.03 - Mardi 10 décembre : atelier Condorcet avec l’EHESS sur « le passing », avec Karl Jacoby (Columbia University), Robert Adan Williams, Benoît Trépied (Iris-EHESS), Julie Pagis (Iris-EHESS). Campus Condorcet, Bâtiment recherche sud, RDC, 16h-20h, salle 0.033
Séminaire 2017-2018
Calendrier 2017
Programme 2016
Appel à communication
Colloque international, Mixité et métissage dans l’histoire XIXe-XXe siècle – 4-5-6 décembre 2017. Paris IHTP (CERA) – Université Paris 8
PROBLÉMATIQUE ET PROGRAMME
Par leur indépendance, leur expérience pédagogique et leur expertise, les enseignants chercheurs de sciences sociales doivent jouer un rôle de premier plan dans la transmission d’un savoir relatif à ces questions :
- un savoir détaché de toute préoccupation mémorielle ou partisane
- un savoir et non un récit officiel qu’il conviendrait d’asséner
- un savoir dont le seul objectif est d’aider à la compréhension de réalités historiques et sociales dans leur complexité, en décryptant les processus de construction des préjugés et de rejet de l’autre mais en montrant aussi que les affrontements entre communautés et le rejet de l’altérité ne sont pas des fatalités.
L’Université et les organismes de recherche ont un rôle spécifique à jouer pour contribuer à la cohésion sociale et favoriser un « vivre ensemble » pacifié fondé sur les valeurs de la République. Cet objectif passe par la lutte contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie et contre les discriminations, terreau favorable à certaines formes de violence et de radicalisation.
L’Université Paris 8, par sa situation en Seine-Saint-Denis, département où coexistent le plus de communautés étrangères et l’IHTP, par son intérêt précoce pour une histoire tournée vers des enjeux très contemporains, estiment devoir s’engager dans une double perspective scientifique et citoyenne.
Il s’agit en particulier :
- de faire dialoguer des spécialistes de champs académiques peu habitués à travailler de concert et qui, de ce fait, involontairement, contribuaient à la concurrence des mémoires : histoire de la colonisation, post-colonial studies, histoire de la Shoah, histoire de l’esclavage, histoire de l’immigration, etc.
- de transmettre les recherches les plus récentes dans le domaine des discriminations et de l’histoire des racismes et de l’antisémitisme : pour déconstruire les mécanismes de rejet, les historiciser et en souligner les enjeux économiques et sociaux.
- d’inciter les universitaires à former de nouveaux « publics », au-delà des étudiants, en particulier en direction de populations elles-mêmes susceptibles d’avoir un rôle d’éducation ou de médiation : enseignants de tous niveaux, éducateurs, policiers, etc.
- à renouveler les approches pédagogiques de ces questions en privilégiant le savoir par rapport à la mémoire et l’émotion à la raison.
Deux pistes sont actuellement à l’étude :
- La création d’un GIS
- La création d’une Structure fédérative de recherche qui associerait différents laboratoires d’Île-de-France (et peut-être au-delà) autour d’un projet de formation et de recherche
BILAN DE LA PHASE DE PRÉFIGURATION (2015-2017)
De nombreuses actions ont d’ores et déjà été entreprises grâce au soutien de la préfecture de Seine-Saint-Denis et de la DILCRA :
Séminaire de recherche : Approches pluridisciplinaires du racisme et de l’antisémitisme.
La première étape importante a été la mise en place d’un séminaire de recherche accueilli par l’Institut d’Histoire du temps présent intitulé : Approches pluridisciplinaires du racisme et de l’antisémitisme. Il convient d’observer qu’il n’existait pas dans les universités françaises de séminaire transversal sur ces questions.
Recrutement de post-doctorants pour des recherches spécifiques de préfiguration du projet.
Cinq jeunes chercheurs et chercheurs post-doctorants ont été recrutés pour conduire des enquêtes de préfiguration. Les thèmes ont été identifiés en fonction d’enjeux jugés prioritaires et pour préparer les conditions d’intervention du CERA, en particulier en ce qui concerne les formations en direction d’un public non étudiant. Ils ont été recrutés pour travailler sur les thèmes suivants :
- Les attentes des enseignant(e)s du secondaire en matière d’information et d’enseignement sur le racisme et l’antisémitisme.
- Usages des témoins et des témoignages dans l’éducation contre le racisme et l’antisémitisme.
- Usages politiques de la xénophobie.
- Racisme et espace public médiatique.
Colloques et tables rondes
Plusieurs tables rondes ont été organisées à Paris 8 dans le cadre de la semaine « Racisme antisémitisme » du 21 au 26 mars 2016 (qui comportait également des projections-débats et des manifestations artistiques) en collaboration étroite avec les jeunes chercheurs post-doctorants recrutés.
Colloque Open-Perspective IUF
Le 6 décembre, avec le concours de l’IUF un a été organisé au collège des Bernardins : Les sciences devant la question de la race.
Ce colloque à dimension épistémologique a permis de mener une réflexion commune et transversale sur la place du concept de « race » aujourd’hui dans les sciences du vivant et sciences sociales.
Colloque international
8 – 10 décembre 2016-Université Paris 8 – Université Paris-Ouest – Archives nationales – CNRS. : Quels citoyens pour l’empire ? La citoyenneté française à l’épreuve de la colonisation dans la première moitié du XXe siècle. Il s’agissait de revenir sur les dimensions impériales de la citoyenneté française de l’abolition de l’esclavage en 1848 et à la généralisation de la citoyenneté en 1946 et notamment de revenir sur les soubassements théoriques de la « racialisation » implicite et explicite.
BILAN PÉDAGOGIQUE
Formation des enseignants :
Une enquête relative à l’offre de formation des ESPE a permis de vérifier que si les questions relatives au racisme et à l’antisémitisme ne sont pas absentes, elles occupent une part très faible dans la formation des enseignants. Plusieurs journées de formation ont été proposées à l’Académie de Créteil. Pour l’année 2016-2017 quatre journées de formation ont été retenues sur : Histoire des populations noires en France et L’antisémitisme : entre Histoire et actualité
Voyage d’études en Pologne.
Un voyage consacré à la Shoah a représenté une étape importante dans la mise en place du CERA. Le projet, ouvert aux étudiants, aux enseignants et au personnel administratif, qui a rassemblé 70 personnes ne consistait pas tant à conduire les participants à Auschwitz pour un voyage « mémoriel » qu’à leur présenter les recherches les plus récentes des historiens et les inviter à réfléchir sur les mécanismes pouvant conduire du préjugé à la violence et de la violence au génocide. Un site internet sur le négationnisme et une exposition ont été réalisés à la suite.
PERSPECTIVES
Les contacts établis à l’échelle du Département montrent une réelle demande sociale de formation émanant de divers milieux –enseignants, éducateurs spécialisés, personnes travaillant dans les « quartiers » auprès de la jeunesse, policiers, magistrats autour de ces questions et de sujets connexes (racisme, antisémitisme, histoire de l’Islam et Islam contemporain, Judaïsme, Shoah, histoire et sociologie des populations noires en France, luttes antiracistes etc.)
Ces dix-huit mois d’activité ont été rendus possibles grâce à des financements temporaires. De nouvelles demandes sont en cours, mais il serait souhaitable que l’État, (MEN ou CNRS) donne désormais les moyens de pérenniser ce projet par la mise à disposition de locaux, le détachement d’un enseignant du Secondaire pour la mise en place des formations, la création d’un poste de support administratif.
La réunion des référents « racisme-antisémitisme » organisée par MENESR, en partenariat avec la CPU a révélé de nombreuses initiatives allant dans cette direction : l’éclosion de multiples initiatives allant dans cette direction. Se coordonner permettrait, à l’évidence, d’en accroître l’efficacité.