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Exposition « Mer, Navires et Avions »

19 septembre 2022

Mer, Navires et Avions : la traversée de la Méditerranée racontée par des jeunes exilés

 

L’exposition se déroulera du 5 octobre au 9 décembre 2022 au Grand équipement documentaire (GED), dans L’Interface de l’Espace Françoise Héritier, au Campus Condorcet.

 

L’exposition Mer, Navires, Avions. La traversée de la Méditerranée racontée par de jeunes exilés coordonnée par Mathias Gardet est présentée dans le cadre des programmes de recherche R-EVE (Réfugier-Enfance, Violence, Exil), Mina93, PluMA-MNA. Elle est portée par plusieurs unités de recherche (CAK-CELIS-CEPED-CRHIA-DILTEC-IHTP-IRD-ENPJJ/SRD) et le Grand équipement documentaire (GED) du Campus Condorcet.

 

À la fois ludique, humaniste, scientifique et artistique, l’exposition est conçue en quatre escales :

 

  • La première escale est imaginée à partir de dessins, de rédactions et d’entretiens de jeunes Algériens nés dans les décennies 1930-1940 et arrivés en Métropole entre les années 1946 et 1962. La collection a été repérée par Mathias Gardet dans les dossiers judiciaires des centres d’observation de Savigny sur Orge (Essonne) et de Chevilly-Larue (Val-de-Marne). Des psychologues y avaient inventé un dispositif d’une « fausse classe » pour faire subir aux enfants et aux adolescents des tests psychologiques. Ceux-ci ouvrent leur cœur, leurs souvenirs, leurs joies et leurs peines. Leur passé et leur présent. Ils racontent la traversée de la Méditerranée bien évidemment. Pour la dire, ils dessinent, notamment des bateaux, des avions, écrivent des rédactions ou esquissent, sous forme de cartes, une drôle de géographie.

Conception graphique : Mathias Gardet et Arnaud Miceli.

 

  • La deuxième escale propose un parcours de ces enfants et jeunes exilé.e.s dans la littérature contemporaine, entre témoignage, recherche et création. Elle montre comment la dynamique de ces « scènes d’intervention » dans la cité permet de définir une forme de « littérature-refuge ». Les textes littéraires sont cités, commentés, illustrés et accompagnés de différentes ressources iconographiques et archivistiques : en particulier, en « coulisses », l’escale est enrichie par des extraits de l’émission Faratanin Fraternité animée par de jeunes exilé.e.s (Radio Campus Clermont-Ferrand), de portraits vidéo réalisés avec des étudiant.e.s de l’université Clermont Auvergne, du documentaire Dessiner malgré tout réalisé dans un camp de réfugiés syriens au Liban (ERMs), du documentaire Je ne connais pas le désert réalisé par l’Université Clermont Auvergne au squat 5***** à Clermont-Ferrand avec des étudiant.e.s et des mineurs non accompagnés.

Une escale présentée par Maria de Los Angeles Hernandez Gomes (université de Grenade, Celis/Ihtp), Lila Ibrahim-Lamrous (université Clermont Auvergne, Celis), Catherine Milkovitch-Rioux (université Clermont Auvergne, Celis/Ihtp) et Nathalie Vincent-Munnia (université Clermont Auvergne, Celis).

Conception graphique : Arnaud Miceli.

 

  • La troisième escale a été réalisée dans le cadre du projet MINA 93, une recherche pluridisciplinaire conçue en partenariat entre l’Institut Convergences Migrations et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Les données présentées sont principalement issues du travail de recherche de Julien Long, membre du projet MINA 93 qui a travaillé sur le dépouillement de près de 400 dossiers de jeunes isolés étrangers passés par l’Aide sociale à l’enfance de la Seine-Saint-Denis entre 1990 et 2018. Son travail en histoire et en sociologie s’intéresse aux trajectoires des jeunes, aux espaces vécus de cette migration et à l’évolution des formes d’emprises politiques sur les jeunes isolés étrangers en Europe depuis la fin du XXe siècle. Julien Long interroge l’expérience migratoire comme une stratégie face aux difficultés socio-économiques et familiales et comme une singularisation, c’est-à-dire une recherche identitaire et statutaire, favorisant une construction de soi valorisée comme un modèle de réussite. Enfin, une partie des données d’archives a été complétée par des ateliers de cartographies sensibles proposées par Émeline Zougbédé et Nora Al Qadim, auprès de jeunes étrangers pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance de la Seine-Saint-Denis.

Conception graphique : Émeline Zougbédé.

 

  • La quatrième et dernière escale est issue d’une recherche collaborative, Plurilinguisme, Mobilités et Apprentissages (PluMA-MNA), réunissant des professeurs techniques et des éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ainsi que des chercheuses en sciences du langage, Michelle Auzanneau, (CEPED-Université Paris Cité, Institut Convergences Migrations), Françoise Hickel (École Nationale de la Protection judiciaire de la jeunesse, DILTEC) et Malory Leclère (DILTEC-Université Sorbonne Nouvelle). L’objectif de cette recherche est d’étudier les répertoires langagiers et les pratiques langagières de MNA suivis à la PJJ, en relation avec leurs environnements passés, présents ou à venir. Il s’agit de prendre en compte leurs déplacements, leurs situations et leurs savoirs dans l’élaboration de propositions didactiques. La cartographie participative, le dessin et la chanson sont des outils de travail et de médiation pour cette équipe de chercheuses et de professionnels dont le principe partagé est d’éduquer tout en prenant soin.

Les œuvres exposées ont été produites par de jeunes Algériens au cours d’un atelier de français langue étrangère et d’un atelier musique au sein d’une unité d’insertion de la PJJ, en région parisienne.

Conception graphique : Malory Leclère, Horia Hammami, Kelcom.

 

 

L’exposition sera présentée lors de la fête de la science 2022, en relation, également, avec les Rendez-vous de l’Histoire 2022 sur le thème de « La mer ».

Une visite guidée et des ateliers de dessins et de rédactions sont prévus (à la demande).

Co-production : Mathias Gardet (IHTP, CAK), Catherine Milkovitch-Rioux (IHTP, Celis), l’équipe de l’Action culturelle du GED.

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