Mémoire et histoire en Amérique Latine, Espagne et Portugal. Du contemporain au temps présent – programme 2020-2021
Séminaire IHTP (CNRS/Paris 8)) – Université Paris 8 – EHESS
Le séminaire est organisé par : Jordi CANAL, MCF à l’EHESS, Enrique FERNANDEZ, professeur à l’Université Paris 8, Frédérique LANGUE, directrice de recherche au CNRS (IHTP), Laura REALI, MCF à l’Université Paris-Diderot, Pascale THIBAUDEAU, professeure à l’Université Paris 8
Contacts :
Le séminaire a lieu le 2e mercredi du mois de 17 h à 19 h à l’EHESS, en alternance présentiel/visioconférence et selon la situation (salle A04-47 EHESS, 54 bd Raspail 75006 Paris) du 18 novembre 2020 au 9 juin 2021.
La journée d’études doctorants – jeunes chercheurs aura lieu en juin.
La tension entre mémoires(s) et histoire(s), que certains d’entre nous ont abordée aussi bien dans leurs travaux qu’au cours de précédents séminaires, ne peut être dissocié des usages publics et politiques du passé. La mémoire, marqueur des sociétés démocratiques, est devenue un terme fourre-tout. Reconsidérant les principaux concepts à l’œuvre à l’droit du contemporain ainsi qu’un temps présent hanté par un passé tragique, épistémologiquement dépendant d’un témoignage érigé en exigence morale et sociale, ce séminaire à plusieurs voix continuera de s’intéresser à l’écriture de ce passé proche. Nous aborderons les modalités de son instrumentalisation, de la reconfiguration des mythes fondateurs, ainsi que les « politiques publiques de l’histoire » qui mobilisent des acteurs et des médiations autres que l’historien professionnel (Espagne, Equateur, Venezuela, Mexique). Le contexte de ce retour du passé est par ailleurs très fréquemment celui de violences extrêmes ou de crises à caractère global, liées à des formes de biopouvoir, en d’autres termes, de la « dernière catastrophe » selon l’expression de H. Rousso.
Dépassant les frontières, le séminaire requalifiera par conséquent la notion d’échelle, particulièrement pertinente dans des mondes ibériques en proie au retour d’un passé tragique (guerres civiles, dictatures). De même revisitera-t-il la mémoire d’événements suscitant des divisions au sein de sociétés contemporaines portées par une exigence de justice et de réparation (Espagne, pays du Cône sud) et, dans tous les cas, de pratiques de la démocratie. Il reconsidérera l’influence sur cette écriture de l’histoire d’idées et de tendances politiques telles que l’historiographie spécialisée les a décryptés (nationalismes, populismes, révolutions). Il se penchera également sur des sources rendues accessibles par les humanités numériques, y compris dans le domaine de l’histoire visuelle, alors même que d’autres archives de ce présent non révolu, se ferment aux historiens dans les Etats occidentaux Enfin, il s’attachera au rôle et au statut des sensibilités et des émotions dans cette histoire culturelle du contemporain. Nous nous intéresserons aux régimes émotionnels qui se mettent en place parallèlement aux régimes d’historicité, dans le cadre d’un récit par définition inachevé, marqué du sceau de l’incertitude et non exempt d’une subjectivité partagée voire globalisée.
Le programme sera actualisé sur cette page et sur les réseaux sociaux de l’IHTP.
Programme
25 novembre : Eugenia Allier Montaño (UNAM- Instituto de Investigaciones Sociales), « Memorias culturales del 68 mexicano a cincuenta años
9 décembre : Pedro Rújula (Universidad de Zaragoza), « La Révolution française et l’historiographie espagnole de la fin du XXe siècle »
13 janvier : Fanny Blin (Université Toulon) pour la séance du 13 janvier : « Démythifier et démystifier : stratégies de compensation d’une histoire lacunaire dans l’Espagne de la Transition »
10 février : Fanny Chagnollaud (Université Paris 8), « L’impossible émergence de mouvements indigènes dans les Andes péruviennes? »
10 mars : Angel Dámaso Luis León (Universidad de La Laguna), Amarrar el caballo en Miraflores: consecuencias políticas de la Revolución Cubana durante los primeros años de la democracia en Venezuela »
14 avril : Julie Lavielle (ISSP), « Les violentologues colombiens : entre mémoire historique, mémoires communes et histoire »
19 mai : Nadia Tahir (Université de Caen), « La Comission Provinciale pour la Mémoire du Chaco en Argentine : reconnaissance nationale d’une mémoire locale? »
9 juin : journée d’études doctorants jeunes chercheurs
Lien zoom de la séance du 19 mai
le programme en pdf